Le vin décanté …par Sebastien Ferrara – Une mystérieuse patrie du vin

Aujourd’hui j’ai choisi de vous parler d’un lieu où l’œnologie a été bien établie racines depuis des millénaires. D’une terre où les montagnes protègent les vignes, jamais infectées par le phylloxéra, et où les températures descendent ou montent de plusieurs degrés selon la saison. 

Nous voici en Arménie et plus précisément dans la région de Vaytos Dyzor, où Zorik Gharibian a fondé le vignoble Zorah. Le choix de la région n’est pas anodin. Vaytos Dyzor est la plus ancienne pour la production de vin, d’ailleurs s’y trouve une trace d’une cave qui remonte à six mille ans.

Se dire que le phylloxéra n’est jamais arrivé sur ces terres à 1.400/1.600 mètres au-dessus du niveau de la mer, c’est confus. 

Zorik commence son aventure dans les années 2000, alors que la connaissance sur l’expérimentation des vignes indigènes et surtout un territoire comme l’Arménie n’était pas un objectif en soi. En effet, les priorités étaient toutes autres du fait de son indépendance. 

Avec son oenologue toscan, ils commencent par étudier l’utilisation des barriques, insatisfaisants tant qualitativement que territorialement, décidant ainsi de reprendre des amphores.

Les changements thermiques dans ce territoire sont très importants, de -20 en hiver jusqu’à 40 degrés en été. Au pied du mont Ararat, une ancienne légende mentionne que c’est Noé qui a créé le premier vignoble en utilisant des amphores pour la conservation.

Les trois vins produits sont les suivants :

Zorah Voskì est un vin blanc, créé à partir du mélange de 2 indigènes arméniens (50% chacun) Voskeàt et Garddmak. Ce vin est le résultat de plusieurs années de d’essais, commencés à partir de 8 indigènes, pour arriver à seulement 2. Voskì signifie «Or» pour se rappeler la couleur du vin et la variété Voskeàt.

Zorah Karasì est un rouge, créé à partir du cépage Areli Noir. C’est une variété indigène  millénaire de l’Arménie. Le terme Karasì signifie «amphore», c’est pour se souvenir de son âge.

Le dernier Zorah Yeraz, est certainement celui que je préfère. Il s’agit d’un vin rouge née de vignes ultra-laïques situées à 1600 m d’altitude. La récolte de ces raisins, en raison de l’altitude extrême, est toujours faite à la fin du mois d’octobre. Ce vignoble a été semi-abandonné et a été redécouvert et revitalisé par Zorah.

Sebastien Ferrara

Sommelier e Direttore Ristorante Enrico Bartolini Mudec,

Milan

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